Pour contrer l’invasion russe, l’Ukraine a eu recours à des moyens technologiques. La guerre n’est plus désormais qu’une affaire d’armes, mais aussi d’informatique et d’open source intelligence.
Des champs de guerre connectés
Pour détecter les emplacements des forces russes, Elon Musk a déployé en Ukraine son réseau internet satellitaire Starlink. Ce dernier permet notamment aussi bien aux habitants qu’aux forces armées ukrainiennes d’accéder à internet, et ce malgré que les infrastructures de réseau ait été anéanties par les troupes russes.
Grâce à l’apport de Starlink, les ukrainiens peuvent poster des images et des vidéos en quelques clics seulement. Cela a favorisé l’émergence d’un nouveau concept : OSINT ou Open Source intelligence. En gros, l’OSINT consiste tout simplement à déployer des moyens techniques pour recueillir via internet des renseignements sensibles, pouvant servir à des agences gouvernementales. Ce concept se décline notamment en plusieurs segments comme le Sigint (Signal Intelligence) ou l’Humint (Himan intelligence).
Analyser les conflits à distance
L’OSINT n’est pas utilisée que par les forces ukrainiennes. Plusieurs médias internationaux recourent à cette technologie dans le but de couvrir plusieurs conflits militaires C’est le cas notamment de Bellingcat, qui grâce à l’OSINT a pu couvrir les bombardements des hôpitaux syriens par les forces russes, ou encore l’utilisation de missiles à sous-munitions en Ukraine, sachant qu’il s’agit d’une arme interdite d’utilisation selon un traité signé en 2007 par 46 pays.
L’OSINT est donc un allié de taille, qui permet de collecter toute la Data relative à la guerre est ses nombreux dégâts humains et matériels. Cela représente une réelle avancée, à l’heure où les médias en temps de guerre privilégient une communication basée sur la propagande et les informations erronées.
En Ukraine, cette technique pourrait constituer une arme salvatrice, dans la mesure où elle va éclairer le monde sur les agissements russes dans le pays.
L’OSINT n’est pas un jeu en période de guerre, et les données valent de l’or
Attention cependant, si l’OSINT permet de récolter des preuves qui pourraient être, plus tard, utilisées devant des Cours de Justice (nationales et/ou internationale), son utilisation doit se faire avec de grandes précautions.
En effet, certains adeptes jugent bon de publier leurs conclusions d’OSINT sur les réseaux sociaux. Par exemple, un spécialiste arrive, en analysant une vidéo d’un appareil aérien russe touché au combat, à établir une géolocalisation exacte de la personne qui filme et le publie sur twitter. C’est extrêmement contre productif. Le pays est en guerre et ce genre d’information ne doit pas être donné publiquement car elle peut mettre en danger la personne qui filme ainsi que ses proches. Les films sont généralement tournés par des civils depuis leurs domiciles. Exposer ces données peut engendrer des représailles. Le mieux est d’entrer en contact avec des organisations (comme Amnesty International) pour participer à leur effort de collecte de preuves via des processus bien établis garantissant la confidentialité des échanges et des informations.
A bon entendeur…